A Barcelone, capitale régionale de la Catalogne et berceau du nationalisme catalan, s’affrontent depuis plus d’un siècle deux clubs, qui depuis leur fondation reflètent des conceptions divergentes de l’identité catalane. FC Barcelone, l’indépendantiste et Espanyol l’apolitique. Ici, comme à Manchester et Milan, on nait d’un côté ou de l’autre, prédestiné à devenir Culès, supporter du Barça ou Perico, aficionados de l’Espanyol. Depuis 100 ans, cette rivalité sportive exprime toutes les tensions de l’histoire catalane, sa chute géopolitique pendant la dictature de Franco, ses tiraillements identitaires et la libération d’un catalanisme étouffé pendant tant d’années. En plus d’un siècle de cohabitation, les deux clubs et leurs supporters, ont développé leurs propres codes, leurs propres légendes, et ont créé leurs mythes, leurs héros, alternant périodes au sommet pour le Barça et déchéances douloureuses pour l’Espanyol, souvent liés à l’intrusion du politique.